
24 Jan Financement majeur par l’Institut National du Cancer – Projet oncogenèse hépatique pédiatrique et immunothérapie – Aksam Merched – équipe 6 MIRCADE
Aksam Merched, professeur dans l’équipe Mircade du BRIC, dirigée par Christophe Grosset, vient de remporter un financement majeur de 600 k€ octroyé par l’Institut National de Cancer (INCa). Il fait partie des quatre lauréats sélectionnés dans le cadre de l’appel à projets visant à « soutenir des initiatives particulièrement innovantes en immuno-oncologie pédiatrique ». Le projet, intitulé « Cibles innovantes dans l’oncogenèse hépatique pédiatrique, l’immunosuppression et la résistance à l’immunothérapie », est mené en partenariat avec Valérie Desvergnes, directrice de recherche CNRS et son groupe BANCO appartenant à l’unité ARNA (U1212-CNRS UMR 5320) dirigée par Philippe Barthélémy.

équipe 6 MIRCADE – BRIC
Objectif du projet
Le principal objectif est de développer de nouvelles immunothérapies innovantes, ciblant l’ARNm, afin de traiter l’hépatoblastome (HB), la principale tumeur maligne du foie chez les enfants. Le taux de survie à 5 ans pour ce cancer, atteint environ 80 % grâce à une combinaison de chimiothérapie à base de cisplatine et de chirurgie. Néanmoins, ce protocole thérapeutique entraîne souvent des complications graves, des rechutes ou une résistance à la chimiothérapie ; en particulier chez les patients à haut risque, pour lesquels le pronostic reste sombre. Cela souligne l’urgence de développer des traitements plus sûrs et plus efficaces.
Innovations scientifiques
Les recherches récentes de l’équipe d’Aksam Merched ont révélé l’existence d’une nouvelle voie tumorale, nommée NVT, particulièrement active dans les formes résistantes de l’hépatoblastome. En parallèle, l’immunothérapie (IT), bien qu’efficace pour stimuler le système immunitaire dans le traitement de certains cancers, montre ses limites : certains cancers ne répondent pas à cette approche ou finissent par développer une résistance, souvent en raison de la réactivation de la voie NVT.
Pour relever ces défis, le projet soutenu par l’INCa vise à concevoir des nanoparticules innovantes, non virales, bioinspirées et biodégradables, capables de cibler spécifiquement les cellules cancéreuses. Ces nanoparticules transporteront les outils thérapeutiques qui neutraliseront la voie NVT tout en inhibant les signaux responsables de l’inactivation des cellules immunitaires anti-cancéreuses.

Collaboration et expertise
Grâce à cette collaboration, l’équipe propose de développer des nanoparticules thérapeutiques sous forme de nanovéhicules nucléolipidiques, une innovation qui repose sur l’expertise de Valérie Desvergnes. Par ailleurs, l’approche mettra en œuvre la technologie des oligonucléotides antisens (ASO), de courts brins d’ADN ou d’ARN conçus pour inhiber la traduction de protéines cibles. Le développement de cette technologie sera soutenu par l’expertise de Virginie Baylot au niveau des ASO et l’immunothérapie, qui rejoindra prochainement l’équipe d’Aksam Merched. Le projet est renforcé par l’expertise de Christophe Grosset dans l’HB et l’implication de Pauline Trousselier et Morgan Wloch qui font déjà partie d’un autre programme collaboratif entre Mircade et BANCO.
Perspectives
Cette approche novatrice promet de surpasser les immunothérapies actuelles en offrant une efficacité accrue, tout en réduisant les effets secondaires et le risque de résistance. De plus, l’intégration de mesures préventives adéquates devrait renforcer sa pertinence clinique.
L’amorçage de ce projet a été possible grâce à l’aide à l’émergence du Cancéropôle du Grand Sud-Ouest, aux soutiens particuliers des associations Les Récoltes de l’Espoir et Cassandra contre les Cancers Pédiatriques et au travail acharné des doctorants Hala Fatrouni et Hadi Najem. Ce partenariat entre les biologistes et les chimistes a été facilité grâce au programme RIE (Recherche Interdisciplinaire Exploratoire) de l’université de Bordeaux, qui a sélectionné le projet collaboratif NoViTher entre Valérie Desvergnes et Christophe Grosset en 2023.
